Dans cette partie de l'exposition sont présentés les produits que l'on peut trouver dans les fonds de placard, indispensables à tout bon cuisinier.

De la moutarde, de l'huile, du beurre, de la margarine, des œufs sont à la base de nombreuses recettes sont souvent vendues dans les épiceries qui regroupent l'ensemble des produits et bien plus encore ou parfois auprès de marchands plus spécialisés.

Nous vous avons déjà présenté dans le document du moment le registre de l'épicier.

Ci dessous, nous revenons sur le destin des huileries Dumortier.

Les huileries Dumortier

 Dumortier_Huileries_211Z37_Archives municipales Tourcoing

 

La famille Dumortier, initiatrice des huileries Dumortier est issue d’une longue tradition de meunerie dont les Archives municipales ont la preuve dès 1593. Avec l’arrivée de la machine à vapeur, la minoterie se modernise et concurrence les moulins à vent qui périclitent.

En 1887, Jules Dumortier et son beau-frère Gaston Vandeputte, rachète la fabrique d’huile Varasse-Agache, rue des Moulins, dans le quartier du Brun-Pain. Cette fabrique est attestée depuis au moins 1830, d’exploitant d’une usine à tordre l’huile, il possède à partir de 1863 un moulin à huile à vapeur.

L’affaire prospère et en 1896, l’un des fils Dumortier part installer un comptoir à Novorossisk en Russie où l’entreprise se fournissait en tourteaux. Il y reste jusqu’en 1917.

En 1898, Jules cède son affaire à ses trois fils : Pierre, Jules et Albert qui s’associent sous le nom des huileries P. Dumortier Frères.

Face aux succès grandissants de l’entreprise, il est décidé de construire en 1904, un nouveau bâtiment pour accueillir l’huilerie, au 105, rue de Rotterdam.

En 1909 et 1910, les locaux sont agrandis pour la maïserie, les lieux de stockage des tourteaux, et l’huilerie de maïs. L’activité de la maïserie fut d’ailleurs particulièrement développée en y associant Pierre Vandeputte (cousin), alors brasseur.

 

                                                                            211Z40 Dumortier     

 

 

                        211Z40 Dumortier1                                                           

                     Album contenant 45 photographies NB et avec une description de l'usine du 105, rue de Rotterdam et de son matériel, années 1920.

                                                                     Archives municipales de Tourcoing, 211Z40.

L’usine du 105, rue de Rotterdam finit par prendre de l’ampleur et occuper tout un pâté de maisons, incluant ainsi également les rues de Haarlem et de Maastricht dans le quartier de Ravennes-Les Francs.

En 1965, l’usine s’étend en face, au niveau du 106, rue de Rotterdam, afin de répondre aux nouvelles exigences d’hygiène.

En 1996, à l’occasion d’un rachat par le groupe agro-mousquetaire (usines de conditionnement d’Intermarché), l’usine quitte la famille Dumortier tout en gardant le nom.

En 2006 et jusqu’en 2022, le groupe agro-mousquetaire arrête le conditionnement d’huile pour se concentrer sur les émulsions à partir d’huile.

2022 : rachat par le groupe Charbonneaux-Brabant, groupe industriel issu de la tradition du vinaigre.

Les produits :

En 1887, l’entreprise est  spécialisée dans le broyage des graines de tournesol et se tourne assez vite vers les huiles de lin et surtout huile de maïs, dont l’usage est plus répandu aux Etats-Unis. L’activité de maïserie est également très utilisée dans la brasserie.

Dans les années 1970-1990, différentes graines oléagineuses sont exploitées pour en retirer l’huile utilisée en margarine, et graisses végétales, condiments. L’entreprise se redirige également vers la création de vinaigrettes, puis de sauces pour le snacking.

La production de vinaigrettes apparait en 1985 après la fermeture du moulin en 1983.

Les années 1990 seront un tournant où Dumortier décide d'abandonner ses métiers de base : trituration et raffinage, puis margarinerie et savonnerie, pour se recentrer sur le conditionnement d'huiles et s'orienter vers des produits plus élaborés comme la vinaigrette et enfin en 2003 la fabrication des sauces froides et mayonnaises[1]

Voici le processus de fabrication, selon l’article de Nord Eclair du 4 mars 1987 :

Les graines arrivent par camions : « avant d’être admises dans les presses, la graine subit une triple préparation destinée à lui donner la température, le taux d’humidité et la granulométrie compatibles avec le meilleur déshuilage. Ce travail de préparation est effectué dans des chauffoirs, des broyeurs, et des laminoirs. Une presse à vis continue de plus en plus serrée provoque une pression sous l’effet de laquelle l’huile s’écoule. La graine sort de la presse sous forme d’écailles dont la teneur en huile est encore d’environ 15 à 18%. Un second déshuilage est effectué à l’aide d’un solvant. Les écailles sont broyées puis dirigées sur un extracteur qui se déplace lentement à travers une longue cuve étanche [….]

Puis c’est l’étape de l’embouteillage : sur les différents plans, des ateliers d’embouteillage sont présents dès 1937 ; à cette époque, les bouteilles étaient métalliques sur le principe de la boîte de conserve.

Le conditionnement en bouteilles plastiques apparaît en France en 1962 et dès lors Dumortier adapte sa production.

En 2000, c’est le lancement des bouteilles en PET (polyéthylène téréphtalate) qui permet la diminution du poids de la bouteille et remplaçant peu à peu le PVC.

Aujourd’hui avec 50 collaborateurs, 2 lignes de fabrication, 5 lignes de conditionnement Dumortier propose 4 gammes de produits : mayonnaises sauces de variétés, vinaigrettes émulsionnées et les huiles. Chaque année, plus de 10000 tonnes de produits sont fabriqués dans l’usine Tourquennoise.